par Oleg Nesterenko
Partie 5
Qui sont les véritables propriétaires des «Reporters sans frontières» ?
Ales dos Santos disait : «Montre-moi tes amis, et je te dirai qui tu es». Dans tous les domaines d'activités, dont les acteurs sont dépourvus de la capacité propre de l'autofinancement et sont directement dépendants des financements externes - pour la majorité des médias en Occident et les entités du type «Reporters sans frontières» - ce proverbe sonne autrement : «Montre-moi ceux qui te financent, et je te dirai la propriété de qui tu es».
Le terme «propriété» n'est guère une exagération, mais un constat indéniable : coupez les perfusions financières détenues par les donateurs de tels organismes et vous observerez leur disparition dans les plus brefs délais. Ceux qui décident de la viabilité d'une telle ou telle structure sont ses réels propriétaires.
Soit, pour connaitre à qui appartient réellement l'ONG RSF et tant d'autres entités handicapées du point de vue de l'autosuffisance financière, il suffit de se rappeler d'un bon vieux proverbe russe : «Celui qui paie - commande la musique», pour lequel les français ont trouvé une autre formule pour décrire le phénomène : «Qui paie le bal mène la danse».
En mai 2025, le média français L'Éclaireur écrit : «L'UE finance, avec l'argent des contribuables européens, un vaste système de propagande mêlant agences de presse, régies publicitaires, médias mainstream et prétendument indépendants, ONG et agences étatiques comme Viginum. Près de 650 millions d'euros déboursés au niveau européen, auxquels il faut rajouter les dépenses de chaque État membre... Contrat-cadre de 123,8 millions d'euros accordé à Havas (groupe Bolloré) juste avant les élections européennes de 2024. Bref, on dépense des sommes considérables de vos impôts pour que vous pensiez bien et n'ayez aucun accès à une information déviant du discours officiel».
Personne ne sera surpris d'apprendre que parmi les heureux bénéficiaires de la manne financière distribuée par l'UE à ces agents de propagande, après l'avoir soutiré des poches des contribuables, se situe, bien évidemment, et l'ONG «Reporters sans frontières».
En France, la très «indépendante» ONG RSF se situe non seulement parmi les heureux consommateurs des fonds du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, mais également parmi les principaux bailleurs de fonds de l'Agence française «de développement» (AFD) du gouvernement Macron.
En indiquant la répartition par type de sources du financement, ce mois de juillet 2025 RSF expose les données sur l'année 2024 où la part des subventions publiques perçues passe de 54% sur l'année de 2023 à 65% en 2024 (69,3%, si on se base sur le «budget RSF Paris 2024» indiqué dans leur rapport financier, soit 10 390 491€ sur les 14 991 841€ du total de «recettes»).
De l'autre côté de l'Atlantique, les «Reporters sans frontières» sont également chez eux :
Étant l'un des agents de propagande et de désinformation parmi les plus agressifs de ceux qui agissent contre le monde non occidental dans les intérêts du pouvoir américain principalement, ils sont les heureux bénéficiaires depuis tout une époque d'une rivière financière coulant des sources américaines vers la caisse de RSF. Notamment depuis l'USAID (supervisée par le président américain, le département d'État, le Conseil de sécurité nationale et la CIA) via National Endownent for Democraty (NED) et la sulfureuse organisation de Georges Soros qui est l'Open Society Foundation - les deux outils opérationnels du financement de l'ingérence dans les affaires des pays étrangers, de la désinformation à grande échelle, de la déstabilisation des sociétés et de la propagation générale du chaos dans les pays du monde non occidental résistant à la domination de Washington.
La rivière financière réputée impérissable s'est, pourtant, tarie. Dès l'arrivée au pouvoir à la Maison-Blanche, Donald Trump a coupé tous les tentacules de l'ingérence dans les affaires des pays étrangers via ses agents médiatiques à l'étranger, dont RSF, bénéficiaires d'une gigantesque manne financière (ne serait-ce que pour l'année 2025, le budget prévu à cet effet était de 268 millions de dollars), ce qui a semé une véritable panique à l'échelle mondiale dans leurs rangs.
On peut être d'opinion différente sur la personne et la politique menée par Donald Trump, cela étant, il a bien mis fin au fonctionnement de l'organisme de l'apport du chaos dans le monde entier qu'est l'USAID et, par la même occasion, du pillage des contribuables américains. Cela étant, il faut rester lucide : dès le jour où le camp de Donald Trump perdra le pouvoir - USAID sera, sans le moindre doute, immédiatement rétabli et son action de déstabilisation des sociétés dans le monde non occidental reprendra.
En ce qui concerne la réaction des «Reporters sans frontières» à la nouvelle initiative de la Maison-Blanche, Clayton Weimers, responsable du bureau RSF Amérique du Nord a exulté : «Le gel du financement de l'aide américaine sème le chaos dans le monde entier, y compris dans le journalisme. Les programmes qui ont été gelés apportent un soutien vital à des projets qui renforcent les médias, la transparence et la démocratie. Le président Trump a justifié ce décret en accusant - sans preuve - une soi-disant «industrie de l'aide étrangère» de ne pas être alignée sur les intérêts américains».
Soit, ce personnage affirme que Donald Trump incrimine l'USAID de travailler contre les intérêts américains et reproche au président américain de l'affirmer sans aucune preuve. De ce fait, les «Reporters sans frontières» confirment eux-mêmes que les financements de l'USAID, dont ils ont été les heureux bénéficiaires de très longue date, servent les intérêts des États-Unis d'Amérique et non pas de belles causes exposées par la propagande mensongère.
«La face cachée de Reporters sans frontières : de la CIA aux faucons du Pentagone»
Selon les éléments exposés dans la présente analyse on pourrait croire que la véritable nature de la prétendue association journalistique qu'est RSF et ses réelles activités ne concernent que les dernières années de son existence. Loin de là. L'ensemble des éléments exposés à présent concerne directement non pas les dernières années, mais bien les décennies de son existence.
Notamment, dans l'ouvrage «La face cachée de Reporters sans frontières : de la CIA aux faucons du Pentagone» paru déjà en 2007, son auteur Maxime Vivas détaille sur plus de 250 pages les fréquentations douteuses, les financements honteux, les hargnes sélectives, les indulgences infondées, les tentatives de dissimulation, les manipulations des chiffres et les mensonges réitérés des «Reporters sans frontières», le tout au service d'une cause sans aucun rapport avec les objectifs si fièrement affichés.
Le livre démontre en détail l'ardeur au travail de RSF contre les pays pauvres que l'Occident veut soumettre et le silence des prétendus «reporters» face aux concentrations financières dans les médias des pays riches, de même que la mansuétude envers les «bavures» de l'armée américaine dans le monde et les «oublis» dans la comptabilisation pas RSF des journalistes qui en sont victimes.
Les paravents de la CIA qui co-financent RSF via leurs outils financiers d'ingérence dans les affaires des pays étrangers que sont les organisations CFC et NED via USAID également mises à la lumière du jour. Sans oublier l'obscure fondation Open Society de Georges Soros qui agite partout où peut être mis en place des régimes pro-américains et qui fait également partie des généreux sponsors de RSF.
La préface en dit long : «(...) le lecteur observera que mon assertion est confirmée par des dizaines de sources vérifiées (...) RSF est bien financé par des officines-écrans de la CIA ou par le milliardaire et magnat international de la presse Georges Soros via Open Society Institute qui intervient dans les contrées où peut être fabriqué un gouvernement pro-états-uniens. On constatera, grâce des sources irréfutables, que la famille d'un caméraman assassiné par l'armée états-unienne a ordonné un RSF de se retirer du dossier pour cause de flagrante complaisance avec les tueurs. On découvrira comment RSF joue le rôle d'avocat des faucons du Pentagone. (...) On pourra même visionner en débat public où RSF plaide pour la liberté de publication des textes révisionnistes et négationnistes (...)».
L'auteur pose la question «Alors, RSF ? Association humanitaire ou bras médiatique européen de la CIA et des faucons du Pentagone ?» et y apporte une réponse détaillée et anéantissant sur ces pseudos humanitaires.
Appel de RSF à la pluralité des médias
Il est tout à fait amusant de lire des missives lumineuses de RSF, tels que «... la bonne information du public, élément fondamental de la démocratie. À ce titre, il est nécessaire de garantir le pluralisme, non seulement dans sa dimension externe (pluralité des médias sur un même marché), mais également dans sa dimension interne (pluralité des courants de pensée exprimés dans un même média)».
Je serais fort étonné si je commettais la moindre erreur en supposant que cette association française regroupant un certain nombre d'individus sous la bannière de la lutte contre toute information alternative à celle de la propagande mise en place par leurs sponsors americano-européistes ; l'association qui condamne au quotidien d'une manière agressive et classe en tant que «désinformation» la moindre opinion qui diverge de la leur et du camp idéologique qu'elle représente ; l'association, dont le formatage des narratifs uniformes de la majorité des publications est digne des médias des régimes totalitaires des heures les plus sombres de l'histoire de l'humanité et qui sont à l'opposé de la moindre «pluralité des courants de pensée exprimés dans un même média» - que cette association se classe, très certainement, parmi ceux qui apportent de «la bonne information au public, élément fondamental de la démocratie».
Désirez-vous des preuves matérielles de mes qualifications aussi peu enviables que justes de cette entité pseudo journalistique ?
Rien de plus simple : il suffit de prendre 1000 de leurs dernières publications et de se mettre au défi d'y trouver ne serait-ce que 1% de celles qui contiendraient de réelle critique virulente de la politique de répression de la liberté de parole entreprise ne serait-ce que par l'un des camps politico-financiers des principaux sponsors traditionnels de RSF. Cela étant, ne perdez pas votre temps : vous n'y trouverez rien - ce type de publication chez cette ONG n'existe, tout simplement, pas.
En parlant de la «pluralité des courants de pensée exprimés dans un même média», le relais de propagande surfinancé, le maitre de la pensée uniforme, formatée et linéaire qu'est RSF a manqué, comme le disait l'humoriste français André Pierre-Dac, une belle occasion de se taire.
Ce n'est certainement pas pour rien que la confiance globale du grand public abusé envers les médias en France n'est que de 29% - l'un des taux les plus bas des 48 pays étudiés par Reuters (source : Rapport Reuters 2025).
Post-scriptum
Les paroles de l'ancien directeur de la CIA, William Casey, prononcées en 1981 : «Notre programme de désinformation aura atteint son but lorsque tout ce que le public américain croira sera faux» brillent aujourd'hui sur le vieux continent avec des couleurs ravivées par des outils de désinformation tels que l'association de pseudo humanitaires agissant sous couverture du statut des journalistes qu'est RSF.
Étant informé du fait que je travaille sur l'analyse de leur sulfureuse organisation, RSF s'est empressé de communiquer : «Il souhaite faire publier tout un dossier d'enquête qu'il mènerait lui-même sur RSF... c'est quelqu'un qui va utiliser RSF à des fins de propagande !».
Ils se sont trompés lourdement : il n'existe rien et personne dans ce monde qui serait capable de discréditer, de ternir la réputation et d'écœurer tous ceux qui observeront de très près le réel fonctionnement et les réels objectifs de l'existence de l'ONG RSF davantage que RSF elle-même. À l'instar des jardiniers japonais travaillant les végétaux, par le présent dossier je n'ai rien fait d'autre qu'aider la nature à trouver son chemin.
La défense des droits et des libertés des journalistes de par le monde est, certes, non seulement une cause tout à fait honorable, mais même nécessaire. Cela étant, ce n'est certainement pas au groupement d'individus aux principes moraux plus que discutables qui se sont réunis au sein de l'organisation à double visage qu'est RSF à qui incombe cette noble tâche.
Le second, le vrai visage de RSF remis à la lumière du jour sur ces pages, est très largement prédominant de celui visible et si fièrement affiché. Le second visage d'un appareil de désinformation et de propagande agressive suivant d'une manière la plus stricte la ligne directrice des intérêts, de la volonté et de l'idéologie de leurs sponsors financiers plus que très controversés ; le visage semant la confusion dans les esprits des néophytes par la sous-entende qu'ils sont les représentants des journalistes et de leurs intérêts dans le monde, tandis que la majorité plus qu'écrasante constituée de plus de 99,9% de journalistes de la planète n'a jamais conféré et ne conférera jamais aux groupements d'individus se situant derrière l'étiquette de «Reporters sans frontières» le moindre pouvoir ni d'agir, ni de parler en leur nom.
«Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent» - Matthieu 7 :6.
Suite et fin.
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Nota bene : Toute personne privée, journaliste indépendant ou média disposant d'informations complémentaires à celles exposées dans le présent dossier sur les véritables activités de RSF est priée de bien vouloir contacter l'auteur.
Oleg Nesterenko
président du CCIE
(Spécialiste de la Russie, CEI et de l'Afrique subsaharienne)